lundi 4 janvier 2021

KEIJI HAINO with BORIS - Black : implication flooding

 

Je continue l'exploration sonique de l'oeuvre de Keiji Haino avec l'écoute de cette collaboration lointaine avec Boris. Dire qu'il s'agit la du tout premier disque long format du trio, on ne peut pas dire qu'ils recherchaient le succès à l'époque (note : le premier disque du moins à leurs yeux, ils avaient sortis leur premier disque "absolutego" deux ans auparavant, mais le considère comme un single, la chanson unique d'ultra sludge durant tout de même 60 minutes !). Quel chaos sonore ! dans l'absolu, on pouvait s'en douter, mais le son est vraiment extrêmement limite la aussi, une prise live avec beaucoup de larsens. Boris joue sur la dissonance tout du long, pas de gros riffs lourds, plutôt des montées sonores et bruitistes progressives avec beaucoup de larsens, et une batterie tout en improvisation. Puis par dessus Keiji qui rajoute du bruit, hurle, torture sa guitare, et joue parfois du Oboe pour ambiancer un peu la galerie. C'était le 31 aout 1997, et le public a du en prendre plein la gueule ce jour la. La pochette l'atteste de toute façon, surtout que les clubs japonais sont petits mais jouent à des volumes sonores incandescent (Je l'ai vécu...), c'est bien simple, il n'y a pas de limites. Un disque nippon taré, qui aurait pu être dans la new japan serie. Étrangement, la seule collaboration de Boris avec le wizard japonais, tandis que le trio en a sortis des dizaines d'autre avec Merzbow. J'en parlerai prochainement...

vendredi 1 janvier 2021

DAVID SLUSSER - Delight at the end of the tunnel

 

David Slusser a commencé par jouer du saxophone à l'age de 10 ans avant de s’intéresser aux collages de bandes et autres manipulations du son. Il déménage à San Francisco en 1977 aprés avoir obtenu son premier boulot dans l'industrie du cinéma, puis il rejoint la société Lucasfilm en 1984 pour se consacrer à plein temps aux bruitages et autres effets sonores dans les films. Il a travaillé avec David Lynch, Francis Ford Coppola et bien évidemment Georges Lucas. Il rencontre John Zorn au milieu des années 80 et on le retrouve sur quelques disques du patron de Tzadik ("elegy" "dictée/liber novus"...), une relation amicale comme Zorn doit en avoir avec des centaines de musiciens. Slusser commençait à intégrer de plus en plus d'éléments musicaux dans ses effets sonores pour la télévision, et à ajouter plus d'effets de sons dans ses performances musicales; il était à l'aise avec cette ambiguïté jusqu’au jour ou Zorn lui demanda de composer un disque solo pour sa composer serie fraîchement nouvelle. Il dut réfléchir un moment puis se mettra à l'oeuvre avec pour but de mélanger de l’électronique, des effets sonores, des ambiances naturelles, des dialogues, des instruments de musique et des effets de studio, le tout dans une édition digitale. Pas facile à faire mais il releva le défi avec brio. Trés compliqué d’écrire sur ce disque en revanche, un maelstrom sonore indescriptible mais franche fascinant, de la pure musique expérimentale dans la grande tradition de Tzadik (une mention spéciale au dernier titre groovy et déjanté....). En tous cas, j'ai beaucoup aimé et je vous le recommande chaudement. Il semble que ce fut la seule incursion solo de David Slusser, et il semble de nos jours plus s'amuser à jouer du saxophone dans des tribute band à Sun ra !