dimanche 23 mars 2025

ANTHONY COLEMAN TRIO - Sephardic tinge

 

Seconde référence historique de la Radical Jewish culture sortis en 1995, qui allait donner le ton sur quasi 20 ans de disques divers et variés avec comme point commun l'identité juive. 

Pochette Arty comme on l'aime, certainement un resto marquant pour Anthony Coleman et John Zorn, deux amis de longue date qui se sont toujours soutenus l'un l'autre. Le pianiste est apparus sur quelques game pieces de Zorn, tandis que le boss de Tzadik lui offrait l'opportunité de continuer à s'exprimer sur son nouveau label new yorkais à l’époque (Coleman était déja apparus sur le label japonais précédent chapeauté par Zorn, Avant). Ayant grandis dans un quartier doménicain de Brooklyn, le musicien voulais s'éloigner à tous prix du Klezmer, LA musique emblématique de l'identité juive. Il parle dans le livret d'influence cubaine et latine, etc. A l'écoute du disque, on les cherche encore un peu, si on résume en version bête et méchante, il s'agit d'un disque de Jazz en mode trio Piano/Batterie/Basse. Les compositions avaient écrites pour être interprété dans un festival Radical jewish culture, ces festivals même ou Zorn composera son premier disque "Kristalnacht". Pas con, Zorn demande à la section rythmique de son nouveau groupe de Jazz de l'époque, Masada, d'allait aider son vieux pote pour l'enregistrement qui a lieu en décembre 93 et janvier 94. Hors quand tu as Greg Cohen et Joey Baron dans tes rangs, tu sais que l'ensemble va être solide. C'est la cas avec ce cool disque de jazz qui multiplie les ambiances diverses, toujours avec une grande classe. J'ai mis pas mal d'années à me procurer ce disque, je comble les trous petit à petit, et je me suis retrouvé dans l'est village dans les 90's le temps d'une quarantaine de minutes...

samedi 1 mars 2025

ANNIE GOSFIELD - Burnt ivory and loose wires

 

Premier Album historique d'Annie Gosfield sur la composer serie de Tzadik sortis en 1998. J'avais déjà chroniqué son second disque sortis quelques années après et qui m'avait bien plus. Ce premier disque ne déroge pas de mon sentiment premier. Annie Gosfield a une vision de la musique expérimentale qui me passionne. La musique expérimentale possède un spectre évidemment très large étant donné qu'il n'a pas vraiment de limite dans l'art musical qui repousse les limites. Mais il y a parfois des visions auxquels on n'adhère pas, voir qui peuvent s’avérer carrément irritantes.  

La pochette de ce "Burnt Ivory..." donne le ton de ce qui va suivre : un piano explosé, des sonorités hors normes avec Annie qui se place aux claviers "samplés", et toute une bande de musiciens qui l'accompagne pour ce voyage intersidéral (guitare, batterie, percussion, violon). 6 compositions absolument fantastiques, évidemment très difficile à décrire, mais qui mérite clairement le détour. Le dernier titre est un peu plus conventionnel, dure 10 minutes et voit le Rova saxophone quartet le décrypter avec virtuosité. Comme toujours, on saluera la prise de risque de John Zorn à l'époque de sortir sur son label un tel ovni musical, 40eme référence du label et trois ans après sa création...

lundi 17 février 2025

MILFORD GRAVES - Grand unification

 

Considéré dans la Downtown scene comme l'un des pionniers du free jazz et de l'expérimentation au niveau des percussions, Milford Graves est certainement connus des amateurs de Tzadik pour son duo fait avec Zorn pour ses 50 balais. Un compositeur qui maitrise ses instruments sur le bout des doigts, et qui sait taper n'importe quoi, même ton portefeuille si ça se trouve...


Milford Graves, c'est aussi deux disques sur le composer series, dont voici le premier volume sortis en 1998. Enregistré en total improvisation, en direct live et sans overdub, la performance de plus d'une heure est envoutante. Au départ, on se dit que c'est pas gagné, Milford frappe tout azimuth, n'arrête pas de sortir tout au long du disque des espèces d'incantations, et demeure en roue libre total. Puis au bout d'un moment, à l'instar du Haino Keiji sur la New japan ou "IAO" de Zorn, le rituel hypnotique se met petit à petit en place, et notre cerveau est vite aspiré dans le tourbillon tambourinant mystique. Rien qu'à voir le "kit" de l'américain, on devine et perçoit de multiples sons différents. Les disques de Percussions ne sont pas mes préférés du label mais celui çi fait figure de référence historique pour le label New Yorkais, 3 ans seulement après sa création...

Milford Graves a disparu le 12 février 2021 à l'âge de 79 ans. R.I.P

JOHN ZORN - The hermetic organ St Bart's NYC

L'orgue a été le premier pas de John Zorn dans la musique à l'âge de huit ou neuf ans en 1961 : son affection pour les films d'horreur (particulièrement "le fantôme de l'opéra" de Lon Chaney) le poussera à découvrir de nombreuses découvertes musicales qui serviront d'influences dans ses compositions futures. Ses parents ayant refusé de lui acheter un orgue, il se rendait fréquemment chez des amis qui en avait un chez eux afin de se familiariser avec l'instrument, et un joueur d'orgue de l'église de ses parents dans le queens le laissait parfois improviser sur ce dernier : un instrument d'une puissance incroyable selon Zorn, ou psychédélisme, imagination, magie et mysticisme se couple avec une atmosphère gothique. L'envie de pratiquer l'instrument était belle et bien présente, les occasions un peu moins. 



Quatrième volume de "l'orgue hermétique" de Zorn, enregistré le 31 octobre 2015 à NY, à minuit, durant Halloween donc. Le compositeur New Yorkais est particulièrement contant de pouvoir s'exercer sur le plus gros orgue de la grosse pomme, qui laisse une variété de sonorités possibles apparemment bluffante (on parle de 12422 "Pipes" !!). 2 long track de 15 et 25 minutes d'orgue solo, un classique dans le catalogue Zornien...