mardi 22 novembre 2016

JOHN ZORN - The alchemist

Sous-intitulé “True and Faithful Chronicling of the Esoteric Spiritual Conferences and Concomitant Hermetic Actions performed by Her Majesty's Alchemist Dr John Dee and one Edward Kelley invoking the Nine Hierarchies of Angelic Orders to Visible Appearance, circa 1587”, le 6e quatuor à cordes de John Zorn rend hommage à l’occultiste et alchimiste anglais du XVIe, John Dee aussi appelé Dr DEE, et  s'inspire de ses entretiens avec les Anges par l'entremise d'un medium du nom d'Edward Kelley. Un string quartet exécuté une nouvelle fois avec virtuosité et complexité, qui ravira les fervents de musique classique contemporaine.

Un autre hommage est rendu, pour chœur à trois voix féminins, au site sacré de Newgrange en Irlande, édifié antérieurement à ceux de Stonehenge et celui de de Giseh, pour Amergin l'un des textes celtes les plus anciens connus à ce jour. "Earthspirit" dure une douzaine de minutes. Je ne suis pas fan de cette facette de Zorn, et j'ai trouvé cette composition moins bien aboutis que Shir Hashirim par exemple...

lundi 21 novembre 2016

JOHN ZORN - Psychomagia

Pochette ésotérique pour ce chapitre de John Zorn de 2014, digipack classieux avec des collages de Joseph Cornell à l'intérieur (une influence récurrente), une illustration très "tatouage abstrait" de la part de Zorn lui même, et un hommage appuyé à Lou Reed, puisque le disque lui ai dédié (les deux hommes étaient assez proche). On notera aussi la présence d'un autre ingénieur du son que l'habituel Marc Ursulli, pour un disque enregistrer le 2 et 3 décembre 2013, et mixer par Bill Laswell. Ce chapitre zornien très "Free rock" dans l'esprit tranche un petit peu avec les sorties 2014, et demeure extrêmement revigorant pour ceux qui en avait un peu marre de la "chamber music" trop intello. Retour en grande pompe du quatuor "Abraxas" (du disque du même nom). Shanir Ezra est cette fois çi à la basse pure et dure. Eyal Maoz et Aram Bajakian font un boulot monstrueux aux guitares dans une folie de riffs, un déluge de notes et de solos souvent assez complexes. Puis il y a Kenny Grohowski, le metalleux de la bande, qui est vraiment un batteur monstrueux, alternant feeling jazz et tabasserie rock grossière. La magie du disque vient aussi des nombreux arrangements, les compos démarrant souvent en douceur pour finir dans un tourbillon sonique sans détour par la case départ. John Zorn avait composé le disque expressement pour ces musiciens, en s'inspirant entre autre du cinéaste reconnu Alejandro Jodorowski, et des écrits de Giordano Bruno. "Psychomagia" est une belle offrande de Zorn à son public, et qui touchera particulièrement la tendance rock de son auditoire...

JOHN ZORN - The hermetic organ St. Paul's chapel, NYC

L'orgue a été le premier pas de John Zorn dans la musique à l'âge de huit ou neuf ans en 1961 : son affection pour les films d'horreur (particulièrement "le fantôme de l'opéra" de Lon Chaney) le poussera à découvrir de nombreuses découvertes musicales qui serviront d'influences dans ses compositions futures. Ses parents ayant refusé de lui acheter un orgue, il se rendait fréquemment chez des amis qui en avait un chez eux afin de se familiariser avec l'instrument, et un joueur d'orgue de l'église de ses parents dans le queens le laissait parfois improviser sur ce dernier : un instrument d'une puissance incroyable selon Zorn, ou psychédélisme, imagination, magie et mysticisme se couple avec une atmosphère gothique. L'envie de pratiquer l'instrument était belle et bien présente, les occasions un peu moins. Second volume des aventures du gourou de l'East side à l'orgue. Après les célébrations diverses en concert pour ses 60 ans, un concert gratuit du compositeur à l'orgue était programmé. Comme le premier volume de "The hermetic organ", le second se déroule aussi à la St Paul's chapel de NY : le seul bémol au moment de son arrivé, Zorn n'avait pas été mis au courant que l'orgue devait subir d'importante réparations et rénovation, et la moitié de l'instrument est inutilisable. Au départ déconcerté, le compositeur s'est ensuite dit qu'il s'agissait en fait d'une opportunité de jouer "différemment" et voila le résultat pour nous, auditeurs. Très bon, cathartique et spirituel, comme le premier volume. En revanche, qui aurait deviner à l'écoute l'anecdote ci dessus avec l'instrument ? Pas moi en tous cas...