lundi 30 novembre 2009

TAFILLALT - Tafillalt

Plus que jamais, la sortie du premier disque du trio Tafillalt sur la Radical jewish culture s'avère justifié. Trois jeunes compositeurs israeliens (accompagné de pas mal de guest musiciens tout au long des 16 titres) qui ont tenté une exploration de leurs racines et origines, au travers des interprétations musicales uniques via les poèmes sacrés hébreux d'Afrique du nord et de l'Est et les chants Hassidiques. Les textes sont quand à eux issus des prières traditionnelles, des chants sacrés, de poèmes d'auteurs israeliens récents, et même d'une lettre trouvée sur un bout de papier perdus dans les rues de Jerusalem.
Le tout a séduit John Zorn, et difficile de ne pas l'être : Tafillalt fait preuve d'une trés grande virtuosité musicale et d'un sens des arrangements harmoniques excellents. Faisant ressortir parfois à mes yeux un petit coté dramatique (on croirait parfois les prières avant la fin du monde...), ce disque se laisse écouter avec grand plaisir de bout en bout, développant une richesse aussi bien sur le fond que sur la forme...Assurément un beau disque pour la communauté juive.

dimanche 29 novembre 2009

JOHN ZORN - The unknown Masada

Pour fêter les 10 ans de création de Masada, John Zorn décida donc en 2003 d'instaurer une série en 5 volumes ou ses amis, proches, collaborateurs ou artistes de son label reprendraient des morceaux du Masada songbook (premier du nom) avec leurs propres visions et sensibilité. Un concept que Zorn reprendra avec le second Masada Songbook (intitulé "The book of angels") dans son intégralité (Masada ne sera que sur un seul volume) et que vous pouvez retrouver sur ce blog, catégorie Book of angels.

3eme volume sortis en 2003, à mes yeux le meilleur, et certainement conçus par Zorn en même temps que le "Voices in the wilderness". Sauf que deux points marquaient leurs différences : en premier lieu, tous les titres interprétés ici n'ont jamais été joué auparavant (et sont donc resté dans les archives de Zorn un moment), et que les artistes present sur ce disque sortait vraiment trop pour la plupart du champs musical instauré par Masada à l'origine, d'ou la notion d'un "Masada inconnu". Hormis Dave Douglas et Erik Friedlander qui sont assez sage pour deux titres assez fidèle à Masada, les autres sont en roue libre total, pour notre plus grand plaisir. L'expérimentation solo est brillante pour Yoshida Tatsuya (des ruins), Jamie Saft, Eyvind Kang et Julian Kytasty. La violence rock est exprimé par un Rashanim un peu plus excité, un Koby Israelite qui destructure tout, et un Fantômas dantesque, grâce à Patton qui a réussit a emmené le quatuor sur les sphères Zornienne. Wadada Leo Smith/Ikue Mori, Naftule's dream et Zahava Seewald complète le tableau, pour un disque passionant de bout en bout...Les 10 ans de Masada auront été une aubaine, on attend les 20 ans avec impatience...

samedi 28 novembre 2009

JOHN ZORN - Voices in the wilderness

Pour fêter les 10 ans de création de Masada, John Zorn décida donc en 2003 d'instaurer une série en 5 volumes ou ses amis, proches, collaborateurs ou artistes de son label reprendraient des morceaux du Masada songbook (premier du nom) avec leurs propres visions et sensibilité. Un concept que Zorn reprendra avec le second Masada Songbook (intitulé "The book of angels") dans son intégralité (Masada ne sera que sur un seul volume) et que vous pouvez retrouver sur ce blog, catégorie Book of angels.

Second volume sortis coup sur coup avec le masada guitars en 2003. John Zorn avait frappé un grand coup pour cet anniversaire : un double album comptant pas moins de 24 titres, pour des disques remplit ras la gueule au niveau du temps, on en avait pour notre argent. Tous les artistes présent sur cet compil' sont tous sans exception affilié plus ou moins à Tzadik, on reste en famille donc...

Premier disque : on croit décelé deux groupes inconnus de l'etablissement New Yorkais : Pachora et le Lemon juice quartet. Le premier est un combo monté par Chris Speed (Bar Kokhbasur la radical jewish, certains filmworks) pour du jazz souple, le second est formé par Eyal Maoz (deux Tzadik sortiront par la suite) avec des gars de Rashanim, pour une instrumentation beaucoup plus débridé. Hormis une version poussive vocale de Jewlia Eisenberg, rien à jeter ensuite : le Rova saxophone quartet en forme, Daniel Zamir et Ben Perowsky pour des titres jazzy, Pharaoh's daughter et le Cracow klezmer band axé plus traditionel Klezmer/World, Naftule's dream, Kramer et Zony Mash (de Wayne Horvitz) qui y vont de leur interprétation trés personnelle, et Steven Bernstein qui conclut de manière trés posée.

Second disque : Idem avec le combo Professionals qui n'est autre que la brillante association Roberto Rodriguez/Anthony Coleman. Dans l'ensemble, ce second volume est plus barré : difficile de reconnaitre les standards de Masada au travers des titres de Peter Apfelbaum, de Rashanim (présent sur 3 volumes du 10eme anniversaire, ils aiment ça !), de Vanessa et Jamie Saft, De mike Patton (impérial comme toujours...), ou de Mephista (du masada au laptop/piano/batterie, c'est du lourd...). Ils restent cependant Medeski martin & wood, Davka, le Tin Hat trio, Ben goldberg, ou Jenny Scheinman pour savourer des touches Klezmer/jazz bien savoureuse au travers de classiques Zornien.

Un double album classique de Tzadik donc, qui nous offrent de brillantes ré-interprétations inspirées et créatives. On se rend compte aussi que certains finiront sur le book of angels (Jamie Saft, MMW, le Cracow klezmer band) donc les spéculateurs des futurs volumes du second Masada songbook, vous avez la une tripotée de candidats potentiels pour la suite...

jeudi 26 novembre 2009

JOHN ZORN - Masada guitars

Pour fêter les 10 ans de création de Masada, John Zorn décida donc en 2003 d'instaurer une série en 5 volumes ou ses amis, proches, collaborateurs ou artistes de son label reprendraient des morceaux du Masada songbook (premier du nom) avec leurs propres visions et sensibilité. Un concept que Zorn reprendra avec le second Masada Songbook (intitulé "The book of angels") dans son intégralité (Masada ne sera que sur un seul volume) et que vous pouvez retrouver sur ce blog, catégorie Book of angels.

Premier volume de la série issus de 2003. C'est donc ainsi que pour la première fois, on entend du Masada non interprété par le quatuor. Même si le volume 1 et 2 sortiront quasi simultanément à un mois d'interval, ce premier volume aura marqué un grand nombre de fervents de Tzadik. Trois guitaristes sont donc dans les rangs de ce volume choisis par Zorn : un guitariste Tzadik confirmé (Tim Sparks pour 5 titres), son ancien guitariste fétiche ére 80's (Bill Frisell sur 7 titres), et son guitariste fétiche post 90's et actuel (Marc Ribot pour 9 titres). Trois styles différents, Sparks au picking, Frisell plus mélodique, et Ribot...monstrueux à la Ribot (désolé, j'ai pas trouvé mieux...). Un premier volume incontournable, monument de la guitare moderne...

mardi 24 novembre 2009

JOHN ZORN - Masada rock

Pour fêter les 10 ans de création de Masada, John Zorn décida donc en 2003 d'instaurer une série en 5 volumes ou ses amis, proches, collaborateurs ou artistes de son label reprendraient des morceaux du Masada songbook (premier du nom) avec leurs propres visions et sensibilité. Un concept que Zorn reprendra avec le second Masada Songbook (intitulé "The book of angels") dans son intégralité (Masada ne sera que sur un seul volume) et que vous pouvez retrouver sur ce blog, catégorie Book of angels.

Dernier volume de cette série qui s'est donc achevé en 2005. Déja auteur d'un disque sur Tzadik (à l'époque), c'est le trio Rashanim qui s'y colle avec brio, pour une orientation un poil plus rock d'ou le titre. Pas étonnant que ce disque soit sortis plus tard que les autres, Jon Madof ayant choisis 10 titres inconnus du répertoire, il a fallu certainement plus que quelques heures pour se les ré-approprier. Gros déballage technique, pas forcément sur les morceaux les plus dissonants, mais sur ceux plus prononcés jazz. On notera d'ailleurs le renfort brillant de Marc Ribot sur deux titres, dont le superbe "shadrakh", véritable émule d'un filmworks. Superbe conclusion de ce 10eme anniversaire, Masada rock montre plus que jamais le talent immense de John Zorn de pondre des titres magiques ou mélodie, lyrisme, harmonie et tradition se mélangent avec splendeur. Un futur classique...

samedi 21 novembre 2009

JOHN ZORN - Masada recital

Pour fêter les 10 ans de création de Masada, John Zorn décida donc en 2003 d'instaurer une série en 5 volumes ou ses amis, proches, collaborateurs ou artistes de son label reprendraient des morceaux du Masada songbook (premier du nom) avec leurs propres visions et sensibilité. Un concept que Zorn reprendra avec le second Masada Songbook (intitulé "The book of angels") dans son intégralité (Masada ne sera que sur un seul volume) et que vous pouvez retrouver sur ce blog, catégorie Book of angels.

Je démarre par le 4eme volume de la série, certainement le moins bon de tous, qui verra le jour en 2004. Mark Feldman et Sylvie Courvoisier qui s'y collent, tous les deux proches de John Zorn, l'une dans Mephista sur Tzadik, l'autre dans le Masada string trio, groupe instauré par le compositeur (et tous le monde vit à NY, donc proximité). Les deux musiciens restent des maitres dans l'association piano/violon, ou créativité, folie, technicité et télépathie sont de rigueur. Dans cet état de fait, on peut aussi signaler que ce "Masada recital" est nettement meilleur que "Malphas" (leur interprétation du Book of angels). Certains sont absolument fantastiques, sombres et lyriques en même temps. Les plus débridés fatiguent l'organisme en revanche, on pense presque à de l'impro mal foutue. Dans l'ensemble, ce volume est à découvrir, même si il s'agit d'un disque en demi teinte à mes yeux...

DAN KAUFMAN - Force of light

Leader du groupe Barbez, Dan Kaufman s'offre une escapade solo via la radical jewish culture afin de se permettre de rendre hommage à l'un de ses écrivains préférés. "Force of light" est un album hommage et une retranscription musicale des poèmes de Paul Celan, poéte contemporain d'aprés guerre dont je vous laisse découvrir la vie via la toile. Guitare, basse, batterie, marimba, clarinette, violon, beaucoup de musiciens sont présent sur le disque, mais un sentiment de minimalisme et d'intimité perdure. Un chanteuse récite parfois les poémes lors des trames sonores. "Force of light" est un disque brillant et harmonieux, ou se dégage de nombreuses émotions. Difficile d'en dire plus, je recommande une vive écoute allonger à méditer, c'est encore le mieux...

mardi 17 novembre 2009

PAUL BRODY'S SADAWI - For the moment

Toujours la même tambouille en ce qui concerne Paul Brody et sa formation Sadawi. Ceux qui ont adoré "beyond babylon" ne vont pas être déçus par ce nouveau volume. Je n'émettrai pas d'avis particulier sur le premier étant donné que je ne le possède pas encore, mais je l'imagine dans une même veine. En prenant la classe de Masada, le coté aventureux de Naftule's dream et l'inspiration traditionnelle du new klezmer trio, Paul Brody ne s'est pas trompé de beaucoup. Basé à Berlin, sa formation demeure une des meilleure dans le parfait brassage de musique juive et de jazz. Musiciens excellents, dérives innovantes, solos insolents et une superbe inspiration. Des guests de marque en plus : Michael Alpert sur deux titres, Frank London sur deux titres, et John Zorn himself sur "for the moment" certainement le meilleur titre du skeud'. Paul Brody continue son bout de chemin en nous offrant tous les 2/3 ans des disques de qualités via la radical jewish culture. "Le mensonge n'a qu'une jambe, la vérité en a deux..." (proverbe hébreu)

lundi 16 novembre 2009

PAUL SHAPIRO - It's in the twilight

Après le succès de son premier disque « Midnight minyan » sur la série Radical jewish culture, voici le retour de Paul Shapiro qui nous livre en cette année 2006 sa seconde œuvre intitulé « it’s in the twilight ». On saluera en premier lieu une très belle illustration en guise de pochette, un peu supérieure à la précédente, il faut bien l’avouer. Paul Shapiro a gardé le même line up pour cet opus, qui regroupe une pléiade de musiciens talentueux de la downtown scene, dont notamment le reconnu Steven Bernstein. On ne s’étonnera donc pas de retrouver 8 compositions officiant dans la même veine qu’auparavant, à savoir un mix parfait de Blues et de Jazz, avec toujours comme dénomination commune l’influence jewish parfaite. Comme dit dans le descriptif, voici le disque parfait pour agrémenter le shabbat du samedi dans les rue new yorkaise. La richesse de la section cuivres est toujours un véritable régal, et on tombera aisément sous le même charme qu’à l’époque du premier disque. A écouter sans modération donc…

EYAL MAOZ - Edom

Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Eyal Maoz est un jeune guitariste Israélien vivant à NY depuis 1999 et ayant participé à plusieurs des compilations radical jewish du label Tzadik. Voici donc la parution de son premier album, auquel son compositeur a fait appel a trois musiciens talentueux de la downtown scene, avec entre autre le bassiste de Rashanim, le batteur Ben Perowsky (déjà responsable d’un disque sur Tzadik) et John Medeski en personne. 9 compositions dynamiques, vraiment fabuleuse d’inspiration : entre un rock débridé et un jazz fusionné, le jeu de Eyal Maoz y est très créatif, celui de Perowsky y est hallucinant (batteur jazzeux avant tout), et la présence d’une basse ronflante et de l'orgue très harmonique de Medeski (qui se complète parfaitement avec Maoz) renforce la caractère moderne et débridé de ce « edom » à l’artwork magnifique. Les comparaisons avec Rashanim, MMW ou Masada ne seront pas usurpé, mais Eyal a composé seul ces 9 titres, ce qui force le respect : les ambiances entre chaque chansons y sont varié : tantôt posé, tantôt un peu folle, tantôt expérimentale, mais toujours dans une optique d’adoucir et de séduire l’auditeur. Un premier album vraiment réussit, j'attend de découvrir le second volume avec impatience...

vendredi 13 novembre 2009

ZAKARYA - 413 A

Retour prononcé du groupe français signé sur le label Tzadik, pour un troisième disque sur la série Radical Jewish culture. Vous pourrez d’ailleurs retrouver la chronique de leur second disque sur ce même site. A l’écoute de ce 413 A, je me suis dit que Zakarya avait plus que jamais sa place sur le label Tzadik, tant leur mélange des styles et la création de leur propre univers s’accorde parfaitement avec l’esprit du label New Yorkais. Et John Zorn n’avait t’il pas été le maître d’œuvre du mélange des styles lorsqu’il fonda Naked city quelques années auparavant ? Je vous ai donc mis sur la voie, ce nouvel opus de Zakarya m’a semblé encore plus barré que le précédent. La parfaite adéquation entre puissance rock, improvisation jazzy et mélodies klezmer ou balkans. Avec toujours des structures folles digne du minimalisme, de l’électronique, des musiques de cartoon ou de la noise pure et simple. Un exercice très difficile que de chroniquer ce disque : impossible à décrire, c’est l’auditeur lui-même qui devra faire le tri au grés des 17 titres. On notera cependant un jeu de guitares plus aiguisé, avec la présence en guest de Marc Ribot (voir les chroniques correspondantes également) et de son toucher inimitable. A l’instar de Koby Israelite, Zakarya ne se cantonne à respecter les barrières de la musique juive traditionnelle, mais les transgresse avec brio pour mieux nous surprendre à chaque seconde. Au final, un disque majeur de la radical jewish serie pour un groupe phénoménal unique en son genre.

KOBY ISRAELITE - Mood swings

Voici l’artiste barré de la section juive de Tzadik. Pour dire vrai, on est à peine étonné de voir un disque de cette trempe sortir sur le label de John Zorn, qui fût lui même l’initiateur de ce style avec Naked city. Koby Israelite est un jeune artiste israélien multi instrumentiste vivant à Londres et étant un petit peu autodidacte. Son second disque sur le label Tzadik fait suite à l’excellent « dance of the idiots » paru 2 ans plus tôt. Officiant toujours dans le mélange farfelu des genres (entre autre, on y décèle le jazz, le death débridé, le klezmer, la musique balkan et d’autres encore). Et comme nous le dit Zorn lui-même, c’est ficelé à la perfection, mélangeant technique, humour et créativité. 12 titres de New jewish music qui renvoient parfaitement à Naked city, Estradasphere ou Secret chiefs 3. Moins basé sur les ambiances qu’auparavant, la musique de Koby à mûri, pour mieux se replonger au sein des racines juives, tout en la poussant de nouveau vers des contrées et des sonorités inexplorées. « Mood swings » nous confirme donc le grand talent de cet artiste anglais, dont j'ai hate d'écouter le dernier opus en date sortis il y a peu sur le label New Yorkais...

ZOHARA - Scorched lips

Zahava Seewald (chanteuse reconnu dans la scène juive) décide en 2004 d’explorer la transposition en musique de poèmes contemporains israéliens et le langage biblique. Après la sélection des poèmes, la chanteuse demande donc a une série de musiciens (et notamment les deux compositeurs Michael Grébil et Stephan Dunkelman) de monter un groupe ponctuel qui composera les musiques de chaque poème retranscrit. Le groupe se prénomme au final Zohara, et sort donc cet excellent opus intitulé « scorched lips ». Comme l’explique Zahava seewald, le projet musical est basé sur la construction de sons électro-acoustiques modernes et sur les sonorités d’instruments anciens ou modernes. Mélange de mélodies originales et d’harmonisations, tout en prenant une vision proche de l’improvisation, les 13 titres proposés par Zohara sont vraiment fabuleux : tantôt inquiétantes (les chuchotements oppressants), tantôt intimiste, les ambiances se multiplient au fil du disque, tout en gardant comme ligne conductrice l’hommage à la langue israélienne au travers de poèmes sublimement chantés par Zahava. La créativité musicale et les arrangements étant particulièrement réussis, le penchant « sombre » du disque vous fera frissonner, tandis que le chant émouvant vous fera frissonner d’émotions...

CHARMING HOSTESS - Sarajevo blues

Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Cet album des Charming Hostess est vraiment d’une beauté lyrique renversante. Trio d’obédience vocal avec à sa tête Jewlia Eisenberg, déjà responsable d’un disque solo sur le label Tzadik. S’inspirant des poèmes d’un auteur bosniaque, « Sarajevo blues » marrie avec aisance le son des groupes vocaux féminins des 60’s, avec la force instrumentale des musiques d’avant garde, couplé avec quelques effets Hip hop comme par exemple l’utilisation de la beat box à certains moments. Le trio de filles ayant grandi à Brooklyn, au milieu d’un mélange racial issue de la communauté black ou juive, cet opus est un joyeux mélange éclectique, s’inspirant autant d’influences musicales Balkan ou Juive, avec cette force d’offrir son lot de lyrisme entraînant ou bouleversant (« Exodus », le meilleur titre du disque). Ajoutez à ceci des musiciens inspirés, nous offrant des passages de basse, batterie ou violon superbement plaqué sur les voix, et vous obtenez un disque vraiment innovant. « Sarajevo blues » est un condensé de créativité, proposé par un trio féminin des plus passionnant dans la scène expérimentale juive...

mercredi 11 novembre 2009

BASYA SCHECHTER - Queen's dominion

Premier disque solo de Basya Schechter, plus connus en tant que vocaliste et tête pensante du groupe Pharaoh’s daughter. C’est sous l’impulsion de John Zorn que celle çi se voit la possibilité d’enregistrer ce disque magnifique, exclusivement instrumental. Puisant autant dans l’influence juive et les traditions arabes, ce disque est un véritable voyage au coeur du moyen orient. En collaborant avec le percussionniste Jarrod Cagwin ou le joueur de Santur Alan Kushan (instrument à corde traditionnel) ainsi que d’autres musiciens, Baysa Schechter est parvenu à instaurer une ambiance reposante voir quasi hypnotique, ce qui est d’une grande réussite. Pas moins de 10 titres, tous aussi brillant les uns que les autres composent ce « queen’s dominion » passionnant et envoûtant. Mes chansons favorites restent « by way of haran » et « pashmina », car elles reflètent une atmosphère très spéciale, entre mysticisme et apaisement de l’esprit. Zorn a encore une fois eu le nez fin, Baysa Schechter nous offre un très bon opus de musique ambiancée, qui devrait plaire à ceux qui recherchent de la musique reposante pour l’esprit...

ROBERTO RODRIGUEZ - Baila ! Gitano baila !

Ce disque de Roberto Rodriguez (dont le patronyme s’est mué en un Septeto Rodriguez sur la pochette) est le second pour la label Tzadik. Et qu’on se le dise, ce disque est énorme !! crée de toute pièce par Rodriguez (qui fait de lui un compositeur à part entière), l’instrumentation de ces 10 titres est absolument bluffante : pas moins de 8 musiciens interprète les morceaux (dont Roberto lui même aux percussions) complexe et harmonieux qui compose ce « baila !…. ». L’auteur a voulu célébrer et rendre hommage à la communauté juive de Cuba, d’ou les fortes intonations juive et latine qui s’entremêlent tout au long du disque, créant une ambiance folklorique et exotique très forte. Flirtant avec la musique cubaine, la tradition juive, des touches world music et quelques influences reggae, cet opus est une véritable cure de jouvence pour les oreilles, et un véritable apaisement pour l’esprit. La composition malicieuse, intelligente, recherchée des morceaux nous prouve le grand talent de Roberto Rodriguez, qui nous gratifie d’un second disque superbe. Un des favori de la serie, comme tous ceux de Roberto...

PAUL BRODY'S SADAWI - Beyond Babylon

Voici un album sous le patronyme solo de Paul Brody accompagné du groupe Sadawi, tandis que le groupe précité est déjà responsable d’un enregistrement sur la section Tzadik dédié à la musique juive. Travaillant désormais à Berlin, Paul Brody nous fait remarquer l’émergence d’une nouvelle scène Klezmer actuelle au niveau mondial. Le disque « Beyond Babylon » est donc un hommage à cette nouvelle scène, ainsi qu’au label Tzadik qui a permis d’offrir à tous ces artistes une grande exposition auprès d’un public mondial. Outre les cinq compositions originales de Paul Brody, officiant dans un Klezmer moderne vif, rapide et rythmé, l’auteur s’est aussi fendu de reprises personnelles de quelques artistes Tzadik important. Ainsi on retrouvera sans grand étonnement des reprises de Naftule’s dream, Ben Goldberg (et son new klezmer trio), Frank London et David Krakauer : ces reprises sont d’ailleurs modifié et retravaillé afin de donner une autre coloration à des morceaux déjà particulièrement réussi. « Beyond Babylon » est donc un disque de Klezmer moderne ou on appréciera particulièrement la cohésion du groupe Sadawi et la virtuosité des 5 musiciens qui nous offre des prestations techniques vraiment intéressantes. 9 titres très riche rythmiquement parlant, ponctué d’un bel artwork : voila un disque particulièrement sympathique, recommandé à tous les habitués de la radical jewish culture...

dimanche 8 novembre 2009

PHARAOH’S DAUGHTER - Out of the reeds

Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), les pharaoh’s daughter demeure un combo connu dans la sphère musicale de la musique downtown juive. Ce disque était devenu un classique de la nouvelle scène juive, à tel point qu’il fut vite épuisé. Le label Tzadik nous offre donc une superbe réédition, re-masterisé et dans un nouvel artwork. Produit par Anthony Coleman, « out of the reeds » est un véritable bijou sonore, offrant et exploitant aux mieux les traditions sépharate et ashkénaze, grâce à une créativité musicale débordante. Le groupe se fend de pas mal d’interventions de divers musiciens, en résulte une instrumentation très riche, toujours très harmonieuse et mélodique. A la musique s’ajoute la superbe voix de la chanteuse Baysa Schechter, juive orthodoxe de Brooklyn, lyrique et envoûtante à souhait, qui s’appuie toujours sur des textes traditionnels Yiddish ou ladino. On saluera donc des titres comme « west african niggun » (composé par Baysa elle même), le splendide « eicha » ou encore le titre « taitsch » ou l’on aperçoit plusieurs featurings au niveau vocal (il y a aussi un remix de ce titre en fin de disque). Un beau coup d'éclat pour une excellente réédition...

DAVKA - Live

Voici la dernière sortie récente du quatuor de la nouvelle jewish renaissance. Après 3 albums studio réussis (dont un excellent « the golem »), voici donc venu le temps du traditionnel album Live. La créativité et la dextérité du groupe ne sera pas mise à mal le temps de ce disque, car il est d’une parfaite cohésion, digne d’un album studio. Comme le dit Zorn lui-même : « Davka combine une profonde connaissance et respect de la tradition avec imagination créative et un sens inné du swing… ». Il n’a vraiment pas tord ce brave John. Et Davka nous le prouve encore sur scène avec 70 minutes de musique et 11 titres (dont neuf inédits). Même si on n’entend que très peu le public s’exprimer (ce qui est dommage je trouve), la cohésion entre les quatre membres du groupe reste impeccable du début à la fin. Sensible, envoûtante, rythmée, traditionnelle mais développant de superbes éléments, Davka remplit sa mission scénique avec brio et nous offre donc un excellent 4eme disque.

samedi 7 novembre 2009

DAVKA - The golem

Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), voici le troisième disque estampillé Tzadik du groupe de San Francisco Davka. Plusieurs modifications sont à noté : en premier lieu, le trio a évolué en un quatuor, incluant au passage un joueur de clarinette et de « bassoon » (me demander pas le nom français). En second lieu, il ne s’agit pas d’un disque de Davka comme les deux précédents, car « The golem » est en fait la bande originale d’un film du même nom d’origine allemande, datant de 1920 et étant muet. Un film d’ailleurs précurseur basé sur un mythe juif, racontant donc l’histoire d’un monstre, et qui inspirera par le suite la création du plus reconnus Frankenstein. Bref, la bande a donc été composé par Daniel Hoffman (leader du groupe et violoniste) et voila son interprétation édité par Tzadik. Comme beaucoup de bande son (cf : la série Film music de Tzadik), le disque est composé de nombreuses plages plutôt courte, pour un total de 32 en tout. Tout dans la tradition jewish, les compositions exécutés demeurent un peu plus mystérieuse, contenant une approche quasi mystique. Hypnotique, dramatique et remplis d’esprit, chaque titres est en fait composé pour mettre en avant des séquences du film radicalement différentes et regroupant de nombreux sentiments. La musique de Davka en ressort donc grandis et encore plus belle. « The golem » est à mes yeux le meilleur disque du groupe sur Tzadik.

vendredi 6 novembre 2009

IKUE MORI - Class insecta

De l'époque où elle était la batteuse du trio no wave DNA jusqu'à ce jour qui la consacre spécialiste du laptop au sein de la communauté musicale de la Downtown à New York, IKUE MORI n'a eu de cesse d'élargir son champ musical de productions toutes plus attachantes les unes que les autres. Allant sans tambours ni trompettes constituer le corps d'œuvre discographique (comprenant moult autres réussites tels les groupes DEATH AMBIENT ou PHANTOM ORCHARD) non négligeable d'une musicienne-baroudeuse au long cours. Ce 8e album solo jette son dévolu sur l'électronica et les musiques à danser afin de mieux les disséquer, de les corrompre et d'en faire dévier le propos. Tels dés dans un godet, Class Insecta fait s'entrechoquer des pulsations de type “repérable”, recomposant des polyrythmies plus complexes, forcément inédites. Le propre d'une démarche vouée à surprendre comme à combler d’aise plus d’un amateur.

J'ai recopié bêtement la formule du distributeur français. Ce dernier disque en date d'Ikue Mori ne m'inspire guere. Les fans de Laptop seront aux anges cependant. Moi, ça me gonfle...

mardi 3 novembre 2009

JACQUES COURSIL - Minimal brass

Après l’enregistrement de son second album en 1969, "The way ahead", Jacques Coursil se retira du monde de la musique pour enseigner la linguistique. Il n’est pas dit que l’on ait oublié totalement celui qui fut un pur génie de la trompette free-jazz avec ses compagnons d’armes Anthony Braxton, Sunny Murray… Non il imposa une telle empreinte cérébrale sur le jazz, à la fois grave et fougueuse, qu’il est difficile de ne point reconnaître chez un Eric Truffaz, son influence quasi-spectrale.
35 ans après, il est bon d’entendre à nouveau ces strates sonores, ces harmoniques qui se répètent à l’infini, s’éloignant de leur point originel en cercles concentriques. La musique de Coursil est d’une beauté saisissante, un appel à la méditation, un hymne à la respiration… sans pour autant vouloir ôter la face sauvage du free-jazz. Car elle est aussi emprunte d’une colère retenue, Coursil maîtrise son instrument. Un disque avec un compositeur seul à l'instrument peut se révéler parfois un peu chiant : "Minimal brass" tape dans le sublime du début à la fin...
35 ans, ça peut paraître long aux oreilles de certains. Mais lorsqu’un artiste, et professeur émérite, revient à ses amours… On accorde volontiers une nouvelle oreille attentive. Car après tant d’années, le souffle s’est reposé, bonifié ou raréfié…L'attente aura été bénéfique, Jacques Coursil nous offre tout simplement l'un des meilleurs chapitres de la composer series...